« Un cornichon de la taille de Washington »

La comète Tempel et la sonde Deep Impact (Dessin Nasa)

C’est ainsi que décrit un responsable de la Nasa la comète Tempel 1, objet de toutes les attentions ces derniers jours et objectif de la mission « Deep Impact » : balancer une « machine à laver » (ou du moins un sonde en ayant la taille) sur la comète en question. Pari réussi tôt ce matin, et bien mieux, souvenez-vous, que le deploiement de la voile solaire Cosmos 1 dont on a parlé surtout pour son échec retentissant. Cette fois, avec la Nasa derrière, et sans missile sovietique retapé pour servir de lanceur, c’est un succès : la sonde Impactor a heurté la comète ce matin à 7h52 (heure de Paris).

L’intérêt ? C’est d’abord de répondre à la grande question D’où venons-nous ? puisque les comètes, bien souvent vieilles de 4,5 milliards d’années, sont de véritables témoins de ce qui s’est passé au début de l’univers, et pourrait nous apporter quelques indices sur ce qui s’est passé dans la nuit… des temps. Une chance inespérée pour les astrophysiciens qui ne laisseraient pour rien au monde passer une telle occasion, « bien que les Jeuhtlavédis de Méth-Técho VII croient pour leur part que tout l’Univers fut en réalité violemment éternué de la narine d’un être qu’ils nomment le Gros Patatchoum Vert » ajoute Douglas Adams, un autre expert en la matière.

Rencontre explosive entre Impactor et la comète Tempel

L’autre aspect de la mission, comme le laisse penser son nom de code directement venu d’Hollywood, est le grand spectacle. La Nasa, quelque peu morose après la perte, il y a deux ans, de la navette Columbia et de tout son équipage, peut ainsi s’offir un joli coup de pub avant la mise en service cet été de la navette Discovery. Car outre l’innocent intérêt scientifique, il faut aussi se préparer mine de rien à balancer autre chose que des machines à laver sur les éventuelles comètes qui pourraient un jour nous retomber sur le coin de la gueule. Rien n’est laissé au hasard puisque c’est la date de la fête nationale américaine qui a été choisi pour le rendez-vous céleste, ce qui n’est pas sans rappeller à notre bon souvenir une autre niaiserie hollywoodienne. Dans « Independance Day« , c’est le président américain lui-même qui, le 4 juillet, après un émouvant discours, prenait les commandes d’un chasseur pour aller mettre la patée aux aliens.

Cette fois, pourtant, la comète Tempel 1 ne nous menaçait en aucune façon, et même si la force de l’impact équivalait à peu près à celle d’un moustique sur un Boeing, d’aucuns n’hésiteront pas à dire que voilà une victime de plus du couroux américain. Va-t-on apprendre que Tempel 1 abritait des organisations terroristes ou fabriquait en secret des armes de destructions massives ? Après tout, c’est rien qu’une étoile filante.

Source : Libération.fr et Nasa.org

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